dimanche 17 mai 2020

Culte de déconfinement du 17 mai

Ce culte a été diffusé par Zoom, vous en retrouvez ici la liturgie, la prédication et les chants.

Musique




Proclamation de la grâce de Dieu
La grâce et la paix vous sont données de la part de Dieu qui nous rassemble et de Jésus-Christ qui nous aime et nous conduit.

Père, tu nous accordes ton Saint-Esprit.
Par lui, tu illumines nos cœurs.
Que ce culte soit signe et témoignage de ton amour et du salut que tu nous donnes.

Silence

Louange
Nous te louons, Seigneur, Dieu tout-puissant,
car tu n’as pas dédaigné d’être appelé notre Père.
Tu tiens le monde dans tes mains, mais tu nous connais par notre nom.
Tu es béni, créateur de tout ce qui existe.
Tu es béni, toi qui nous a mis au large et nous donne à vivre dans ce temps.
Nous te rendons grâces pour les œuvres de tes mains,
pour tout ce que tu as fait parmi nous, par Jésus-Christ, notre Seigneur.

Volonté de Dieu
Écoutons la loi que Dieu nous donne:
Brise les chaînes injustes,
délivre ceux qu’on opprime,
mets fin à tout esclavage,
partage ton pain avec celui qui a faim,
préoccupe toi du malheureux sans abri
et ne te détourne pas de ton prochain.”

Repentance
La volonté de Dieu nous conduit à reconnaître notre péché.

Silence

Père, nous voulons te dire notre désarroi devant la souffrance du monde
et reconnaître notre responsabilité,
car notre manière de vivre ne transforme pas ce monde.
Pardonne-nous d’agir comme des égoïstes et de ne pas aimer notre prochain.
Pardonne-nous de t’aimer si mal,
d’attendre toujours tes services au lieu d’être à ton service.
Pardonne-nous d’oublier
que notre vrai bonheur est de t’aimer et te servir.
Accorde-nous ton pardon ;
qu’il soit notre paix, notre joie et notre force.
Nous te le demandons au nom de Jésus-Christ.
Amen.

Pardon
Dieu est amour: il entend la confession de notre cœur.
Par Jésus-Christ, notre péché nous est pardonné.
Par le Saint-Esprit,
la puissance de vie nouvelle nous est accordée.
Que Dieu nous mette au cœur l’assurance de son pardon
et qu’Il nous donne de marcher vers son Royaume.

Chant – Heureux qui s’abandonne à toi ô Dieu (Taizé)


Heureux qui s’abandonne à toi, ô Dieu
dans la confiance du cœur
Tu nous gardes dans la joie, la simplicité, la miséricorde !

Prière d’illumination
Je vous invite à la prière avant de lire les Écritures, afin qu’elles deviennent pour nous Parole de vie.

Père, toi qui, par ton Esprit, assembles les croyants en tous lieux de ce monde,
inspire celles et ceux qui parlent et rends attentifs celles et ceux qui écoutent,
afin que l’Évangile soit la vérité de notre foi, la source de notre amour, la fermeté de notre espérance.
Amen.

Lecture biblique – Jean 14, 15-21 (NBS)
15Si vous m'aimez, vous garderez mes commandements. 16Moi, je demanderai au Père de vous donner un autre défenseur pour qu'il soit avec vous pour toujours, 17l'Esprit de la vérité, que le monde ne peut pas recevoir, parce qu'il ne le voit pas et qu'il ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, parce qu'il demeure auprès de vous et qu'il sera en vous.

18Je ne vous laisserai pas orphelins ; je viens à vous. 19Encore un peu, et le monde ne me verra plus ; mais vous, vous me verrez, parce que, moi, je vis, et que vous aussi, vous vivrez. 20En ce jour-là, vous saurez que, moi, je suis en mon Père, comme vous en moi et moi en vous. 21Celui qui m'aime, c'est celui qui a mes commandements et qui les garde. Or celui qui m'aime sera aimé de mon Père ; moi aussi je l'aimerai et je me manifesterai à lui.

Prédication – La promesse du Paraclet
Cher⋅e⋅s sœurs et frères,

Je vais ce matin vous proposer une devinette : quel est le point commun entre l’Église, un avocat et un porte-clés ?

Bien sûr, il s’agit d’attirer votre attention… Mais pas seulement. Nous avons un texte complexe, et nous l’étudions aujourd’hui dans une période non moins complexe, nous avons besoin de quelques points d’accroche. Pour tirer un enseignement de cette exhortation, ainsi que la réponse à notre devinette, il va nous falloir retrouver le contexte d’écriture de ce texte, puis comprendre la promesse de Jésus et enfin chercher ce qu’il nous demande de faire.

Le contexte : une promesse de Jésus à ses disciples
La première question qu’on peut se poser en lisant ce texte, dans un temps qui arrive après Pâques, c’est pourquoi ? Nous sommes dans le temps liturgique de Pâques à Pentecôte, cette grande saga d’aventure qui nous emmène, avec les disciples, dans le début de cette merveilleuse histoire qu’est la proclamation de la Bonne Nouvelle : Jésus est ressuscité ! Il a vaincu la mort, il n’est pas resté dans le tombeau, il est sorti, déconfiné, lumineux, apportant la paix à chaque apparition…

Alors pourquoi ce texte maintenant, nous faisant faire un flashback, nous replongeant dans les affres de la souffrance, du jeudi saint, dans le discours de Jésus aux disciples avant sa Passion ? Dans ce chapitre de l’évangile selon Jean, Jésus fait son discours d’adieu à ses proches, ceux qu’il va abandonner bientôt, même s’il sait que ce sera pour accomplir ce qui doit l’être…

Oui mais… Ce retour est pour mieux saisir les enjeux et l’importance des paroles de Jésus ici, comme lorsqu’on relit un passage de sa vie pour mieux l’analyser, se comprendre, progresser. Revoir un événement marquant, comme avec une photo, permet de reprendre parfois certains détails : « tiens, mais j’étais habillé comme ceci… Oh, et tu avais seulement dix ans, c’est vrai, ça a dû être étrange pour toi cette cérémonie, non ? » et cela ouvre la discussion, donne l’occasion de s’exprimer sur ce qu’on a ressenti à ce moment-là, la réalité qu’on y voit ensuite...

Le texte de l’évangile a été écrit bien longtemps après les faits. Il est présenté ici comme une promesse de Jésus. Ce n’est pas anodin : ce que dit Jésus s’accomplit, vraiment. C’est ce qui a été transmis par les personnes qui ont écrit ce livre : ce que promet Jésus, c’est ce qui arrive. C’est ce qui est arrivé, à l’époque. Alors, si c’était vrai il y a deux millénaires, pourquoi ce ne serait plus vrai aujourd’hui ?

« Un autre Paraclet »… C’est quoi comme promesse ?
Jetons donc un œil à cette promesse que fait Jésus. Que dit-il ? « Je demanderai au Père de vous envoyer un autre défenseur pour qu’il soit avec vous pour toujours »… Il n’y a rien qui vous surprend dans cette formulation ? « un autre défenseur », qu’est-ce que ça signifie ? Défenseur de quoi ? De qui ? Pourquoi un autre ? Un autre que qui ?

D’abord, prenons un « gros mot », celui qui est utilisé en grec : παρακλητος, traduit dans le texte par « défenseur », parfois laissé dans une version plus littérale, « paraclet », parce que c’est une notion qui est impossible à traduire correctement en français. On l’appelle parfois défenseur, intercesseur… C’est lui, notre avocat… Pas le fruit, la personne, l’avocat de la défense !

Mais… Pourquoi un avocat ? Pourquoi en aurait-on besoin ? Un⋅e avocat⋅e, n’est-ce pas la personne qui vient nous défendre lorsqu’on a fait quelque chose de mal ? Si on n’a rien à se reprocher, on n’a pas besoin d’un⋅e avocat⋅e, n’est-ce pas ? Si on n’est pas malade, on n’a pas besoin de mettre de masque ? Ce n’est pas si simple… Les personnes qui fréquentent les milieux juridiques savent que prendre les conseils d’un⋅e avocat⋅e peut toujours être utile, même lorsqu’on ne se trouve pas mis en accusation.

L’avocat⋅e, c’est d’abord la personne qui est près de nous, qui est en mesure de nous conseiller, qui a les compétences pour le faire. C’est exactement le sens grec. Le paraclet, vient de παρα-καλεω, « appeler auprès de ». Le paraclet, le défenseur, c’est celui qui est appelé spécialement auprès de nous, pour nous. C’est la promesse de Jésus, celle de nous donner une présence permanente. Jésus s’est incarné sur terre, dans notre monde, pendant une vie terrestre. Il est ressuscité pour accomplir ce qui devait l’être. Mais il ne nous abandonne pas pour autant. Il annonce quelque chose de plus grand, de plus universel, qui va au-delà de sa propre présence.

Dans la promesse qu’il fait à ses disciples, il n’y a plus de temps, plus d’espace. Viendra un autre que lui, quelqu’un qui, comme lui, accompagnera ses disciples. Deux mille ans après, il est toujours là. Et cette promesse de Jésus n’est pas caduque. Quels que soient les lieux, les conditions, les époques, les maladies, les épreuves… Le paraclet, le défenseur est toujours là. C’est une bonne nouvelle pour nous ! C’est l’assurance que nous ne serons jamais laissé⋅e⋅s seul⋅e⋅s ! Même derrière notre écran, même derrière nos masques, même si nous ne voyons pas nos sourires, même si nous entendons mal parce que la ligne internet laisse mal passer le son, nous pouvons avoir cette assurance : nous ne sommes pas isolé⋅e⋅s ! Le paraclet, l’Esprit Saint, nous rejoint.

D’ailleurs, le verbe καλεω, appeler, que nous trouvons dans le mot grec que Jésus utilise pour l’Esprit Saint, est aussi utilisé pour formé un autre mot que nous connaissons bien : il s’agit d’εκκλεσια, l’Église !


Pourquoi pas au monde ?
Qui forme donc l’Église, si ce n’est des disciples ? Qui est appelé⋅e à la suite du Christ, si ce n’est les disciples ? Jésus ne fait pas sa promesse à n’importe qui, d’ailleurs il le précise : « le monde ne peut pas le recevoir ». Jésus s’adresse à ses proches, ceux qui sont autour de lui à ce moment-là, moment critique entre tous. Ils l’ont suivi de la Galilée, des bords du Jourdain à Jérusalem, en passant par le désert, par la province hostile de Samarie, en affrontant les foules, par tous les temps, en suivant son enseignement…

Les disciples ont reçu la révélation du Christ. Après Pâques, comme nous aujourd’hui, ils peuvent relire cette promesse qui leur a été faite. Ils sont en mesure de comprendre la grâce qu’ils ont reçue. Ils ont fait le chemin avec Jésus, comme les disciples d’Emmaüs ont fait le chemin avec lui, ils peuvent recevoir l’Esprit Saint. Comme à Emmaüs, les disciples ne reconnaissent pas tout de suite Jésus.

De la même manière, le monde ne peut pas recevoir l’Esprit. Le monde a vécu, comme les disciples, l’expérience pascale : Jésus est mort, c’est terminé. Seuls les disciples savent (γινοσκω) qu’il est vivant. Ils ne l’ont pas appris. Ils l’ont vécu. Seuls les disciples sont capables de saisir ce qui s’est réellement passé, parce qu’ils peuvent relire ce moment et comprendre la force de la résurrection. Il faut que la promesse de Jésus s’accomplisse, que l’Esprit soit là, qu’il agisse en eux, pour que les disciples, puis les baptisé⋅e⋅s que nous sommes puissions le reconnaître.

Bien. L’Esprit vient. Il se rend présent, la promesse de Jésus se réalise. Et alors ? Nous ne sommes plus seuls, mais que va-t-il se passer d’autre ? Eh bien… Cette promesse est encadrée. Jésus dit, au début et à la fin de notre passage « si vous m’aimez, vous garderez mes commandements ». Autrement dit, nous avons la tâche de transmettre l’enseignement de Jésus.

Vous avez remarqué ? Jésus dit « si vous m’aimez »… Il ne dit pas « si vous croyez », « si vous pensez que j’ai raison », non, il dit « si vous m’aimez » ! C’est bien plus d’implication que n’importe quel engagement… Jésus ne demande pas de voter pour lui, de lui faire un don financier, de signer une pétition, ou encore de le soutenir dans une manifestation… « Si vous m’aimez »…

Et ce n’est pas n’importe quel amour ! Jésus ici est plus exigeant que n’importe quelle personne amoureuse. Il ne s’agit pas d’une amitié (ψιλεω), pas davantage d’un désir amoureux (ερος), ce qui pourrait sembler très classique… Non, il s’agit de l’amour fondamental, le plus pur, l’amour fraternel, qui n’a aucun intérêt, qui n’envie pas (αγαπεω).

La clé, c’est l’amour. Et c’est sans doute cet amour là que nous devons travailler aujourd’hui. Sans doute est-ce la question que nous pouvons nous poser : « de quelle manière est-ce que j’aime Jésus ? », « Jusqu’où suis-je prêt⋅e à m’engager pour lui ? », ou encore, dit d’autre façon « comment suis-je préparé⋅e à annoncer la parole de Dieu ? ».

La clé, c’est l’amour que l’on porte à Jésus. Et le porte-clé, c’est le paraclet, le défenseur ! Toujours avec nous, toujours à nos côtés, dans notre poche, qui tient la clé et nous la garde, toujours disponible.

Conclusion
Vous n’avez pas oublié notre devinette ? Avez-vous trouvé le point commun entre l’Église, un avocat (de la défense) et un porte-clés ? L’Esprit Saint, bien sûr !

C’est lui qui est envoyé à l’Église, et non au monde. Car nous sommes une assemblée appelée, nous sommes tou⋅te⋅s appelé⋅e⋅s, par notre baptême, et en mesure de savoir, de ressentir, de reconnaître l’Esprit de vérité qui nous sera envoyé. À la maison ou au temple, assemblé⋅e⋅s par Internet ou physiquement, c’est notre communauté qui nous permet de continuer à vivre cet appel.

C’est l’Esprit qui prend notre défense, quand nous sommes découragé⋅e⋅s, déprimé⋅e⋅s, isolé⋅e⋅s, perturbé⋅e⋅s par un quotidien qui n’a plus grand-chose à voir avec celui d’il y a six mois…

Enfin, c’est l’Esprit notre porte-clés, celui qui nous rappelle que l’amour de Dieu est la clé de tout : la clé de la compréhension de la parole, la clé de l’action vers les autres, la clé de la reconnaissance. Oui, l’amour de Dieu est la clé, grâce à lui nous ne sommes jamais seul⋅e⋅s, et nous ne lasserons jamais de le rappeler.

Amen.

Musique – Confitemini Domino (Taizé)


Confitemini Domino, quo niam bonus (confie-toi à Dieu car il est bon)
Confitemini Domino, alleluia ! (confie-toi à Dieu, alleluia !)

Confession de foi – de l’Église Unie du Canada
Nous ne sommes pas seuls, nous vivons dans le monde que Dieu a créé.

Nous croyons en Dieu qui a créé et qui continue à créer,
qui est venu en Jésus, Parole faite chair,
pour réconcilier et renouveler,
qui travaille en nous et parmi nous par son Esprit.

Nous avons confiance en Dieu.

Nous sommes appelés à constituer l’Église :
pour célébrer la présence de Dieu,
pour vivre avec respect dans la création,
pour aimer et servir les autres,
pour rechercher la justice et résister au mal,
pour proclamer Jésus, crucifié et ressuscité,
notre juge et notre espérance.

Dans la vie, dans la mort, et dans la vie au-delà de la mort, Dieu est avec nous.
Nous ne sommes pas seuls.
Grâces soient rendues à Dieu.

Amen

Musique – J’ai soif de ta présence, divin chef de ma foi


1. J'ai soif de ta présence
Divin chef de ma Foi
Dans ma faiblesse immense
Que ferais-je sans Toi ?

Refrain
Chaque jour à chaque heure
Oh j'ai besoin de Toi !
Viens Jésus et demeure
Auprès de moi...

2. Des ennemis dans l'ombre
Rôdent autour de moi
Accablé par le nombre
Que ferais-je sans Toi ?




















3. Pendant les jours d'orage
D'obscurité, d'effroi
Quand faiblit mon courage
Que ferais-je sans Toi ?

4. Ô Jésus, ta présence
C'est la vie et la paix
La paix dans la souffrance
Et la vie à jamais


Offrande
Je vous invite maintenant à reprendre l’enveloppe que vous avez préparée, pour y glisser votre offrande de ce dimanche. Lorsque nous pourrons de nouveau nous retrouver, vous pourrez alors apporter cette offrande pour continuer à faire vivre l’Église, joindre vos talents et vos dons à la communauté.

Annonces

Intercession
Notre Père

Envoi
« Celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. »

Allez maintenant annoncer l’Évangile en paroles et en actes.
Ayez le souci de la justice, de l’amour et de la paix.
Allez avec la promesse d’être accompagné⋅e de l’Esprit, en tout temps et en tout lieu.

Bénédiction
Recevons la bénédiction de la part de Dieu :
Dieu vous bénit et vous garde.
Il vous accorde sa grâce.
Il tourne sa face vers vous et vous donne la paix.
Amen.

Chant – Je veux te louer, ô Paraclet


Je veux te louer, ô Paraclet,
Saint Esprit viens, et emplis ma vie ! (bis)

Je veux tout quitter pour te servir
Saint Esprit viens, et emplis ma vie ! (bis)

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