dimanche 26 avril 2020

Culte du 26 avril - après Pâques, à la maison

Dimanche 26 avril 2020
Culte après Pâques, à la maison
Andreas Seyboldt


Salutation

Le premier jour de la semaine, Jésus vint,
il
se tint au milieu des disciples et leur dit :
« La paix soit avec vous ! » (d'après Jean 20, 19)
Seigneur notre Dieu
Que ta Paix nous apporte consolation et joie, la joie profonde et imprenable que toi seul peut nous donner,
Que ta Paix nous habite et nous rassure en ce temps de confinement,
Que ta Paix nous encourage à envisager le déconfinement à venir
avec confiance,
Amen.

Chantons notre joie et notre reconnaissance au Christ, ressuscité d’entre les morts et qui nous appelle à ressusciter avec lui :

Chant : « Nous te chantons, Ressuscité » (Recueil Alléluia 34-17)

1. Nous te chantons, Ressuscité.
Ton jour se lève sur l’humanité.
Tu sors vainqueur de l’ombre des tombeaux,
Soleil vivant des temps nouveaux.

2. Tout l’univers remonte au jour.
Capable enfin de t’appeler ‘Amour’.
Un chant nouveau pour les enfants perdus :
Le nom de Dieu nous est rendu.

3. Tu as ouvert pour tous les tiens
En grand la porte du très vieux jardin
Où Dieu convie les hommes pour la joie
Sous l’arbre immense de ta croix.


Prions :

Seigneur crucifié et ressuscité,
en ce temps du confinement,
apprends-nous à affronter les luttes de la vie quotidienne
et ainsi vivre dans une plus grande plénitude.

Tu as humblement et patiemment accueilli
les échecs de la vie humaine
comme les souffrances de la crucifixion.

Alors, les peines et les luttes que nous apporte chaque journée,
aide-nous à les vivre comme des occasions de grandir
Rends-nous capables de les affronter,
patiemment et bravement,
plein de confiance et de soutien.

Que rien, désormais,
ne nous fasse souffrir et pleurer au point d’en oublier
la joie de la résurrection.

Tu es le soleil de l’Amour du Père,
Tu es l’espérance du bonheur véritable,
Tu es le feu de l’Amour embrasé.

Que ta joie, ô Jésus, soit force en nous,
et qu’elle soit entre nous lien de paix,
d’unité et d’amour.

Amen.

Je vous invite à lire ce matin, dans la suite de la rencontre du Christ ressuscité avec ses disciples, le récit de sa rencontre avec l’un d’eux, Thomas,

dans l’Évangile de Jean, chapitre 20, versets 24 à 29 :

Cependant Thomas, l’un des Douze, celui qu’on appelle Didyme, n’était pas avec eux lorsque Jésus vint. Les autres disciples lui dirent donc : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur répondit : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je n’enfonce pas mon doigt à la place des clous et si je n’enfonce pas ma main dans son côté, je ne croirai pas ! »
Or huit jours plus tard, les disciples étaient à nouveau réunis dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vint, toutes portes verrouillées, il se tint au milieu d’eux et leur dit : « La paix soit avec vous. » Ensuite il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici et regarde mes mains ; avance ta main et enfonce-la dans mon côté, cesse d’être incrédule et deviens un homme de foi. » 

Thomas lui répondit : « Mon Seigneur et mon Dieu. » 
Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu as cru ; bienheureux ceux qui, sans avoir vu, ont cru. »


Prédication

Il y a deux semaines, nous avons célébré Pâques, chacune, chacun confiné – seul ou en famille – à la maison.
Pas de culte communautaire au temple un dimanche de Pâques, ce n’est sans doute jamais arrivé en France depuis la Révolution – et la fin des persécutions des Huguenots ! Et pour nos amis juifs et musulmans, c’est la même chose : pas de célébration communautaire de la Pâque juive (qui, cette année tombait sur la même date que la fête chrétienne), ni du Ramadan qui vient de commencer. …

L’image la plus emblématique, l’image « choc » de cette absence inouïe de célébration publique de Pâques, c’est le pape François qui s’est trouvé seul – et un peu perdu – sur la place et dans l’immense basilique Saint-Pierre, pour y faire résonner le désarroi d’un monde confiné, « opprimé par la pandémie », lui adressant sa traditionnelle salutation de Pâques…

Pas sûr que son appel à la « contagion de l’espérance », ait pu chasser la peur dans le cœur des fidèles restés confinés, chacune et chacun dans sa maison…
La peur d’être contaminé par ce virus, encore non – maîtrisé contraint tout le monde – et, littéralement, le monde entier !- à rester confiné.
Privés de culte, privés de « proclamation publique de Pâques », privés de célébration communautaire de la Sainte Cène ! … cette privation nous rend très proches des premiers disciples, confinés, eux aussi, à la maison, « toutes portes verrouillées » (v.26), de peur de se faire attraper, non pas par un virus, mais par les autorités religieuses de l’époque.
Celles qui avaient condamné et fait exécuter leur maître, Jésus, la veille de la Pâque juive …
Au lendemain, un dimanche, ils avaient découvert que le tombeau, dans lequel on l’avait mis, était vide.

Ensuite, certains d’entre eux avaient été témoins d’étranges rencontres avec le Ressuscité et le soir du même jour, Il est venu à leur rencontre, à l’intérieur même de la maison où ils se tenaient.
Il les a salués : « La Paix soit avec vous ! » en leur montrant ses blessures, le signe que c’était bien lui, le crucifié, exécuté par les soldats du gouverneur romain, qui était venu à leur rencontre…
Rencontre qui leur a procuré la joie, une joie imprenable qu’aucune épreuve, qu’aucune mort ne pourra désormais leur ôter ! …

« Huit jours plus tard », encore un dimanche qui deviendra, par la suite le jour où tous ses disciples, partout dans le monde, se souviennent et célèbrent la Résurrection du Christ crucifié…
Huit jours plus tard, donc, un dimanche qui ressemble à notre dimanche aujourd’hui, ils sont de nouveau rassemblés, rejoint par Thomas, le disciple qui « n’était pas avec eux » le jour de Pâques.
Ils lui racontent leur rencontre… nous dirions, ils témoignent de leur foi « Nous avons vu le Seigneur ! » (v.25a), mais Thomas reste sceptique, incrédule.
Il est de ceux qui, comme le rappelle aussi le récit d’un autre évangéliste, Matthieu, « eurent des doutes » (Matthieu 28,17). …

Thomas, son nom apparaît toujours quand l’Évangile énumère les douze disciples…, Thomas représente en quelque sorte toutes celles et ceux qui doutent, depuis les tout premiers disciples jusqu’à nous, chrétiens d’aujourd’hui.

C’est peut-être pour cela que Thomas dans l’Évangile de Jean a comme surnom « Didyme », littéralement : jumeau.
Qui est son frère (ou sa sœur) jumeau ?
L’Évangile ne le précise pas, peut-être pour nous inviter à nous identifier à ce jumeau.

Avec Thomas, le doute est ainsi, non seulement toléré, mais plus encore intégré au cœur même de la Proclamation de Pâques : de la confession de foi en Jésus-Christ ressuscité.
Bienheureux Thomas, par qui l’Évangile accueille nos objections à la nouvelle de Pâques !
Ces objections sont de natures différentes : intellectuelles, philosophiques ou existentielles. On peut, tranquillement, confortablement installé dans un fauteuil, au coin d’une cheminée, ou au cours d’un repas entre amis, discuter sur la foi et s’interroger si Dieu existe ou pas. …

Mais lorsque l’existence nous inflige une épreuve, quand la maladie et le mal nous menacent, quand la mort nous atteint, la question « Et Dieu dans tout cela ? Où est-IL ? Que fait-IL ? » revêt une toute autre importance ! … Car, que vaut une foi qui ignore les blessures que l’existence nous inflige ?

La demande de Thomas, justement, évoque bien ces blessures : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous… je ne croirai pas ! » (v.25b). Thomas a besoin de « voir » pour croire ! Ce « voir » est une demande de vérification : celui que les autres disciples disent avoir « vu » comme Ressuscité, est-ce bien Jésus, celui qui a subi la crucifixion et de la mort ? …
Question légitime de Thomas, nous l’avons souligné, qui refuse une foi purement intellectuelle ou traditionnelle, une foi qui n’est pas « éprouvée » par les épreuves de l’existence…
Cependant, cette demande « d’une foi éprouvée » de Thomas traduit peut-être aussi la quête d’une preuve « matérielle », c’est-à-dire scientifiquement vérifiable de la foi – par un accès direct au Jésus historique qui se montrerait alors « en direct » et de manière objective à nos yeux !
Or, cette quête est et reste à jamais condamnée à l’échec par sa prétention à pouvoir accéder à Jésus « en direct », sans passer par la parole du témoignage, sans passer par la foi, qui n’est pas un savoir, mais une « relation de confiance »
Et cette foi ne se donne ni se reçoit qu’à travers une parole humaine !
Pour Thomas, elle est celle des disciples : « Nous avons vu le Seigneur ! » (v 25).

Thomas demande alors à voir, lui aussi, de ses propres yeux…
Mais lorsque le Christ vient à sa rencontre en accédant à sa requête de voir et d’obtenir une « preuve matérielle » pour sa foi, Thomas n’en a visiblement plus besoin !
Ce n’est pas cette « preuve matérielle » qui le pousse à cette confession de foi, unique jusqu’alors dans l’Évangile de Jean et remarquablement accomplie et assurée : « Mon Seigneur et mon Dieu » (V 28).
Cette confession de foi de Thomas rejoint celle des autres disciples, tout en restant unique et personnelle.
Elle surgit, certes, d’une rencontre personnelle avec le Christ crucifié et ressuscité, non pas à cause d’une « preuve matérielle », mais grâce à une Parole reçue.
Elle est adressée, à la fois à la communauté des disciples et à chacune, chacun individuellement et au cœur même de son existence : « La paix soit avec vous » (v 26).

Cette paix que le Christ adresse à ses disciples de jadis comme d’aujourd’hui – grâce et à travers nos paroles humaines – et qui est pourtant capable de faire naître – et renaître – la foi en celle ou celui qui l’accueille :
« Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur cesse de se troubler et de craindre » (Jean 14,27).
Alors, oui, nous pouvons bien confesser avec le Christ : « Bienheureux ceux qui, sans avoir vu, ont cru » (V 29).

Amen !

Prions

Ô Seigneur,
comme je me sens proche de Thomas
qui ne pouvait croire sans avoir vu,
qui ne pouvait croire sans avoir touché.
Tout au long des jours, j’ai tant besoin de signes,
aussi petits soient-ils :
signes d’affection, preuve d’amour,
besoin d’être reconnu, accueilli,
besoin de savoir, tout simplement que j’existe.

Et dans ma vie, il en va de même :
comme il serait rassurant de me nourrir de preuves,
de savoir pour croire, de détenir enfin la clé
et de balayer le doute à jamais.

Ô Seigneur, ne laisse pas le doute s’installer en moi.
Fais que s’ouvrent toutes grandes les portes de ma foi,
que grandisse ma confiance en toi-même
et que je sois heureux de croire, sans avoir vu !

Amen.

Chant : « Je crois et j’espère »



1. Je crois et j’espère la grâce d’un Père, celui qui bénit entre dans ma vie.

Refrain : Crois seulement, crois maintenant, sois seulement paisible et vivant.

2. Je crois et j’espère Jésus comme un frère, un regard d’ami posé sur ma vie.

3. Je crois et j’espère, l’Esprit de lumière, une force infinie souffle sur ma vie.

4. Je crois et j’espère une nouvelle terre, un chant des pays unis pour la vie.


Prière d’Intercession + Notre Père

Avant de nous séparer, nous portons dans la prière nos sujets de joie ou de peine,
notre reconnaissance et notre inquiétude.

Pour toutes les personnes qui reprennent pied après un long temps de maladie,
pour celles et ceux qui vont mieux et se remettent petit à petit, merci Seigneur.
Que nous sachions comment les accompagner en douceur et leur manifester notre amitié.
Pour toutes les personnes qui luttent dans la maladie, qui sont envahies par la crainte, qui ont peur de l’avenir, que ta paix leur parvienne, Seigneur, qu’elles puissent s’abandonner à toi et retrouver calme et confiance.
Pour les familles dans le deuil,
qui n’ont pas pu dire adieu au défunt, qui n’ont pas pu l’accompagner comme elles l’auraient aimé :
que ce manque de parole trouve un lieu où être entendu.
Que la communauté des croyants, en communion à distance, soit ces oreilles attentives, ces cœurs réceptifs.

Seigneur, nous commençons à imaginer le « monde d’après », la sortie du confinement et les actions à mettre en place.
Que ce temps hors du commun nous aide à imaginer un monde nouveau,
où le soin des vivants et du vivant soit prioritaire, où chacun apprenne à limiter sa consommation pour que tous mangent à leur faim, où l’attention à l’autre et l’ouverture à une humanité réconciliée soit l’évidence.
Libère-nous de la peur et ouvre nos cœurs à ta vie.
Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal.
Car c'est à toi qu'appartiennent le règne, la puissance et la gloire, pour les siècles des siècles,
Amen.

Envoi et Bénédiction
Jésus-Christ dit :
  1. Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix.
Ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne.
Que votre cœur cesse de se troubler et de craindre
Allez dans sa paix !

Chant d’envoi : « Que la Grâce de Dieu soit sur toi »




Que la grâce de Dieu soit sur toi pour t’aider à marcher dans ses voies.
Reçois tout son pardon et sa bénédiction. Va en paix, dans la joie, dans l’amour !

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