Culte du 22 mars 2020

Préparé par Andreas Seyboldt, voici une proposition de culte à célébrer chez vous ce dimanche.

En famille, à distance, n'oubliez pas que nous sommes rassemblés, et que "là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux" (Matthieu 18, 20).


Vous pouvez suivre le déroulé qui suit et écouter l'enregistrement qu'a fait le pasteur.

Culte à la maison

Salutation et prière d’ouverture

Frères et sœurs, La grâce et la paix vous sont données

de la part de Dieu qui nous rassemble,

et de Jésus-Christ qui nous aime et nous conduit.

Prions :

Seigneur,

nous venons auprès de toi avec confiance.

Nous avons soif de ta Parole,

nous avons faim de ta Vie.

Tu ne nous laisseras pas repartir le cœur vide,

nous le croyons à cause de Jésus-Christ, notre Seigneur,

– Amen.

Chant : « Tournez les yeux vers le Seigneur » (Recueil Alléluia 12-07)

(Refrain)
Tournez les yeux vers le Seigneur
Et rayonnez de joie !
Chantez son nom de tout votre cœur,
Il est votre Sauveur,
C’est lui votre Seigneur.

1. J’ai recherché le Seigneur
Et il m’a écouté ;
Il m’a guéri de mes peurs
Et sans fin je le louerai. Refr.

2. Dieu regarde ceux qu’il aime,
Il écoute leur voix ;
Il consolera leur peine
Et il guidera leurs pas. Refr.

3. Ceux qui cherchent le Seigneur
Ne manqueront de rien ;
En lui ouvrant grand leur cœur
Ils seront comblés de biens. Refr.

Chers amis,

En ce dimanche 22 mars, nous avions prévu de nous réunir pour le culte et l’assemblée générale de notre paroisse, en notre belle salle du Centre 72…

Le confinement décrété par les autorités politiques pour faire face à la pandémie du Coronavirus nous oblige à rester chez nous et c’est alors chez nous, et à l’aide de nos écrans d’ordinateur ou de tablette, que nous vivrons ce culte. Une première inédite pour notre paroisse !

Malgré l’impossibilité de nous rencontrer en chair et en os, nous sommes reliés les uns aux autres par l’écoute commune de la Parole que Dieu veut nous adresser en ce temps d’épreuve. …

Cette Parole nous est adressée ce matin par le récit de la « Tour de Babel », suite et fin de notre parcours biblique de cette année des 11 premiers chapitres de la Genèse. Il fait suite aux récits de la création, d’Adam et d’Eve, de Caïn et d’Abel et de l’épopée de Noé.

Il se trouve au chapitre 11 du livre de la Genèse (le premier livre de la Bible), versets 1 – 9. ...

1 La terre entière se servait de la même langue et des mêmes mots.

2 Or en se déplaçant vers l’orient, les hommes découvrirent une plaine dans le pays de Shinéar et y habitèrent.

3 Ils se dirent l’un à l’autre : « Allons ! Moulons des briques et cuisons-les au four. » Les briques leur servirent de pierre et le bitume leur servit de mortier.

4 « Allons ! dirent-ils, bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche le ciel. Faisons-nous un nom afin de ne pas être dispersés sur toute la surface de la terre. »

5 Le SEIGNEUR descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils d’Adam.

6 « Eh », dit le SEIGNEUR, « ils ne sont tous qu’un peuple et qu’une langue et c’est là leur première œuvre ! Maintenant, rien de ce qu’ils projetteront de faire ne leur sera inaccessible !

7 Allons, descendons et brouillons ici leur langue, qu’ils ne s’entendent plus les uns les autres ! »

8 De là, le SEIGNEUR les dispersa sur toute la surface de la terre et ils cessèrent de bâtir la ville.

9 Aussi lui donna-t-on le nom de Babel car c’est là que le SEIGNEUR brouilla la langue de toute la terre, et c’est de là que le SEIGNEUR dispersa les hommes sur toute la surface de la terre.

Prédication :  

Le brouillage de la langue unique des humains et leur dispersion « sur toute la surface de la terre », est-ce une punition de Dieu ?

Et si oui, quel est le péché commis par ceux qui auraient mérité cette punition ?

Dans notre contexte actuel, nous pourrions modifier cette question ainsi : « Le Covid-19, est-il une punition de Dieu ? » Je ne sais pas, si vous vous posez cette question. Certains croyants se la posent comme cet interlocuteur que le pasteur Antoine Nouis cite dans un récent article de son blog :

« Le Covid-19, est-il une punition de Dieu ? » Je cite encore quelques lignes dans l’article d’Antoine Nouis :

« Certains répondent : Oui, car Dieu est tout puissant et il a envoyé le virus comme marque de son jugement, ou pour appeler les humains à se tourner vers lui.

D’autres répondent : Non, car Dieu est amour et l’amour ne peut pas envoyer la maladie et la mort..

Le problème est qu’on peut trouver dans la Bible, des passages qui contredisent ces deux affirmations.

Alors ma réponse est : Je n’en sais rien. Je ne sais pas tout de Dieu. Il ne m’a pas envoyé de révélation particulière sur ce sujet et je me garderai bien de parler à sa place ».

Martin Luther, père fondateur du protestantisme, parlait d’une vaine, voire une dangereuse tentative humaine, de chercher Dieu en son « être en soi » :

« On doit renoncer à toutes ces cogitations belles et élevées par lesquelles ta raison et les philosophes cherchent Dieu dans sa majesté, …

Ce sont là cogitations vides et dangereuses…

Elles sont attachées à tout ce qu’on ne peut ni voir ni toucher. Si tu veux atteindre Dieu et comprendre ce qu’il est, ce qu’il pense, ne le cherche que là où il s’est révélé », à savoir en Christ, et, Martin Luther ajoute « en Christ crucifié » !

En lui, Dieu se révèle à nous, non pas comme un juge redoutable qui punit ceux qui commettent le mal, mais, au contraire, il se laisse crucifier par eux ! La punition, ce n’est pas Dieu qui l’inflige aux humains, c’est les humains qui l’ont infligé à son fils bien-aimé qui en est mort ! …

MAIS cette mort n’a pas été le dernier mot de l’histoire de Dieu avec les humains. Le crucifié a été ressuscité – ce que nous célébrerons bientôt à Pâques et cela ne changera pas, même si nous le célébrerons très probablement encore sous la menace du virus et la contrainte du confinement !

La résurrection du Christ crucifié signifie : la vie que Dieu veut pour les humains n’est pas anéantie par la mort. La vie que Dieu veut pour les humains – et pour chaque être humain – est plus forte que la mort !

Le Dieu qui se révèle en Christ crucifié et ressuscité est le Dieu de la Vie et pas de la mort, car, « Dieu, en effet, à tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que tout être humain qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle » (Jean3,16).

À partir de cette confession de foi, nous pouvons relire le récit de la « Tour de Babel » (pour mieux suivre, je vous conseille de mettre le texte biblique « à portée de vue »)

Si Dieu porte un regard critique sur l’œuvre humaine d’une ville et d’une tour « dont le sommet touche le ciel », ce n’est pas parce qu’IL serait jaloux de leur savoir-faire, de leur ingéniosité, ni parce qu’IL voudrait les punir d’un quelconque péché : dans le récit, il ne se trouve aucune indication à ce sujet ! …

Alors pourquoi ce « regard critique » sur une œuvre humaine qui, à premier regard, paraît louable, voir même sympathique : ils parlent tous une même langue – ce qui facilite l’entente entre eux et leur permet de construire une belle œuvre tous ensemble :

« Allons ! … bâtissons-nous une ville » … et nous pourrions imaginer ce sous-entendu « afin que nous y vivions ensemble en paix, en harmonie, en toute liberté et fraternité ». …

Mais le récit n’a pas de sous-entendu à ce niveau-là, car la finalité, le but de leur œuvre y est clairement exprimé par les humains :

« Faisons-nous un nom, afin de ne pas être dispersés sur toute la surface de la terre » (v4b) …

Faisons-nous un nom…

Notre nom, nous ne le fabriquons pas nous-mêmes. Il nous est donné à notre naissance par nos parents.

Cela signifie que nous ne sommes pas notre propre origine. Ce n’est pas par notre propre volonté que nous venons au monde, mais par une volonté – un désir de vie - qui nous précède et qui, au-delà de nos parents biologiques, se trouve en Dieu.

Lorsque les habitants de Babel décident de construire une ville « pour se faire un nom », ils refusent de recevoir leur nom d’un Autre qu’eux-mêmes. Ils refusent d’être ce qu’ils sont : des humains – et non pas des dieux !

Car il s’agit bien de la même tentation à laquelle ont succombé Adam et Eve : la tentation de vouloir « être comme des dieux » (cf.Gen3,5).

De se mettre à la place de Dieu. … 

La tour qu’ils prévoient de construire au cœur de leur ville en est le symbole, puisque sa pointe doit « toucher le ciel ».

Tout est mis en œuvre pour atteindre ce but : la langue unique doit servir, non pas à faciliter l’échange, le partage et l’esprit fraternel des humains ;

mais à construire cette ville et cette tour « à leur propre gloire ». Elle n’est pas très développée et se contente de transmettre des ordres : « Allons ! Moulons des briques et cuisons-les au four »

« Faisons-nous un nom afin de ne pas être dispersés sur toute la surface de la terre » (v4b) ; c’est aussi le refus des gens de Babel de peupler la terre dans la diversité de l’humanité. La diversité des peuples, des cultures et des langues.

Alors, si Dieu porte un regard critique sur cette œuvre des gens de Babel et qu’il intervient pour brouiller leur langue et pour les disperser « sur toute la surface de la terre », ce n’est pas pour les punir, mais pour les sauver d’eux-mêmes : de leur tentation d’uniformité, de refus de la différence, de refus de leur humanité…

L’épreuve que traverse notre pays et le monde entier est terrible. Des milliers de personnes sont mortes, des milliers sont entre la vie et la mort. Les soignants luttent pour les sauver par tous les moyens.

Des millions de personnes vivent dans l’angoisse, angoisse d’être touché, eux ou un proche, angoisse de perdre leur travail.

Comment sortirons-nous de cette épreuve ?

Il est trop tôt pour le dire mais une chose est certaine, si nous souhaitons que Dieu agisse avec nous, ce sera pour que nous soyons plus humains.

Amen.

Confession de Foi

Nous croyons en Dieu.

Malgré son silence et son secret, nous croyons qu’Il est vivant.

Malgré le mal et la souffrance, nous croyons qu’Il a fait le monde

pour le bonheur de la vie.

Malgré les limites de notre raison et les révoltes de notre cœur, nous croyons en Dieu.

Nous croyons en Jésus-Christ.

Malgré les siècles qui nous séparent du temps où il est venu, nous croyons en sa Parole.

Malgré nos incompréhensions et nos refus, nous croyons en sa résurrection.

Malgré sa faiblesse et sa pauvreté, nous croyons en son règne.

Nous croyons en l’Esprit saint.

Malgré les apparences, nous croyons qu’il conduit l’Église.

Malgré la mort, nous croyons à la vie éternelle.

Malgré l’ignorance et l’incrédulité, nous croyons que le Royaume de Dieu est promis à tous.

Amen.

Prière d’Intercession et Notre Père

Seigneur notre Dieu,

Cela fait déjà quelques jours que nos habitudes et notre quotidien sont bouleversés par le confinement dû au virus.

Nous comprenons la nécessité de ce confinement et nous tentons de le respecter au mieux.

Nous nous adaptons chacun et chacune comme nous pouvons.

Dans certains cas, nous sommes inquiets pour nos proches.

D'autres fois nous tournons en rond chez nous, et nous nous énervons.

Seigneur notre Dieu, aide-nous à revenir à l'essentiel. Aide-nous à trouver le calme et la confiance intérieurs pour rester paisibles malgré les événements qui nous angoissent.

Par ta Parole, tu nous enseignes que le plus important c'est la relation d'amour que tu nous offres.

En Jésus-Christ, tu nous apprends à aimer pour dépasser la peur et les conflits.

En ces temps de confinement qui nous ramènent à l'essentiel, cet amour que tu enseignes peut nous aider à nous convertir pour transformer des relations difficiles ou tendues vers des relations plus apaisées.

Seigneur notre Dieu, comme tous les autres jours nous voulons te prier :

pour les personnels soignants et tous les autres personnels qui travaillent en milieu hospitalier ou dans les services à domicile, ou dans le crèches qui assurent la garde des enfants de soignants, ...

pour les pompiers qui assurent les interventions urgentes

pour les policiers qui doivent faire respecter les consignes

pour les personnes enfermées avant l'épisode du virus en prison, en centre de rétention et pour les personnels qui travaillent auprès de ces personnes

pour les familles, confinées sans jardin dans de petits logements, avec des enfants et des ados pour les personnes qui vivent seules,

et pour les personnes sans domicile fixe et pour les réfugiés qui n’ont plus de lieu pour les accueillir.

Seigneur, donne à chacun de nous ta confiance et ton espérance.

Donne-nous à tous de trouver suffisamment de ressources en nous-mêmes pour nous adapter à cette situation et reste avec nous.

Bénis nos proches et ceux que nous aimons et que nous ne pouvons aller voir.

Et bénis-nous, nous aussi.

Ta présence dans nos vies est un soutien inestimable.

Et, comme tes enfants, nous voulons encore te prier ainsi:

Notre Père qui es aux cieux,

que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne,

que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.

Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.

Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal.

Car c'est à toi qu'appartiennent le règne, la puissance et la gloire, pour les siècles des siècles, amen.

Envoi et Bénédiction

Jésus-Christ dit :

Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix.
Ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. 

Que votre cœur cesse de se troubler et de craindre

Allez en sa paix !

Chant d’envoi : « Jésus, le Christ, lumière intérieure » (Recueil Alléluia 61-18)

1. Jésus le Christ, lumière intérieure,
Ne laisse pas mes ténèbres me parler !
Jésus le Christ, lumière intérieure,
Donne-moi d’accueillir ton amour !

2. Jésus le Christ, lumière intérieure,
Ne laisse pas nos ténèbres nous parler !
Jésus le Christ, lumière intérieure,
Donne-nous d’accueillir ton amour !